L'OFCOM dans 30 ans

Dans le monde de la communication, 30 ans représentent une éternité. Il y a trois décennies, les natels étaient encore des "pavés" peu maniables, le streaming ou les vidéoconférences accessibles à tous impensables. Une réglementation stricte s’appliquait. Chaque appareil de télécommunication devait être homologué par l'OFCOM: les chefs d'Ascom, Siemens, Alcatel et co se pressaient à la rue de l'Avenir afin de soumettre leurs demandes d'homologation sur le marché suisse. Rares sont ceux qui auraient imaginé l'avenir tel qu'il est aujourd'hui.

En 2022, bien malin qui peut prédire comment sera le monde de la communication dans 30 ans. Tentons néanmoins l'exercice.

Dans 30 ans, l'intelligence artificielle (IA) façonnera sans doute la technologie de la communication. Les processus sont totalement autonomes. L'être humain se contente de paramétrer la machine, celle-ci s'occupe du reste – aussi pour la communication avec d'autres machines. Il pense, guide et surveille. Et de manière mobile, de l'endroit où il se trouve. Les réunions virtuelles sont la règle. On ne se rencontre physiquement que dans le cadre privé ainsi que pour discuter et décider des choses importantes.

Les marchés de la communication connaissent une nouvelle consolidation. Les grands acteurs fusionnent ou coopèrent dans différents domaines: la solution s'appelle coopétition. Les infrastructures sont gérées de manière centrale, que ce soit par un organe étatique ou par des privés. Parallèlement, un grand nombre de fournisseurs de services offrent dans tous les domaines de la vie des services numériques et doivent avoir accès aux infrastructures. Pour eux, des procédures d'accès régulées revêtent une grande importance. Grâce à l'intelligence artificielle et à la technologie, ces services sont pratiquement sans limites. De nouvelles entreprises se créent continuellement, et disparaissent aussi beaucoup plus vite. Les pops-up sont omniprésents, pas seulement dans le commerce ou la gastronomie. Celui qui a une nouvelle idée de service ou de commerce la réalise immédiatement en s'appuyant sur des personnes créatives et innovatrices ainsi que sur des mécanismes de financement flexibles, dynamiques – et virtuels.

Dans les télécommunications, le réseau fixe repose partout sur la fibre optique. Fixer une obligation dans le service universel en matière de largeur de bande est obsolète. Le spectre mobile atteint les limites de ses capacités. Le renfort du réseau fixe s'impose.

La poste devient une simple entreprise logistique de transport des colis, par route, par rail et sous terre par des tubes postaux. Seuls les romantiques écrivent encore des lettres, affranchies 3 francs. La banque postale a aussi disparu.

S'agissant de la distribution et de la production, les médias ne font plus qu'un avec les télécoms. Les nouvelles sont rédigées de plus en plus numériquement; pour la mise en contexte, pour des commentaires, comme l'interprétation politique, l'humain reste toujours indispensable. La numérisation ouvre cependant les portes à toutes les formes de manipulation et de désinformation. La sélection des contenus et un journalisme de qualité gagnent en importance. La télévision linéaire et la radio disparaissent de plus en plus.

Et le service public? Il est plus que jamais nécessaire: pour des informations fiables, pour des contenus de et à l'intention des minorités, pour des services garantis partout et à tous, ainsi que pour un accès équitable aux infrastructures. Dans 30 ans, il appartiendra toujours à l'OFCOM de s'en occuper.

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Dernière modification 28.04.2022

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Marc Furrer, premier directeur de l'OFC0M (1992 - 2004)

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